Réflexion sur la Culture en Algérie: 2° partie.

Publié le par Boualem Rabia

      J'ai envie d'insister sur le fait irréfutable que les "intellectuels" et les "artistes"à la solde des "différents"régimes qui se sont succédé en Algérie depuis 1962,en raison de leur stupidité satisfaite car mue par la cupidité,ont provoqué la faillite culturelle de notre pays,une faillite programmée,qui s'est inscrite progressivement dans un programme(hélas!)bien ourdi ,dans le seul dessein, machiavélique ,de bien asseoir une hégémonie idéologique dont,naturellement,nous consommons aujourd'hui le fruit amer et mortel.
      Mais un beau jour(là encore,ce n'est point le fruit du hasard) s'est déclarée une lutte contre l'ostracisme, contre la dévalorisation officielle de toute une identité culturele multimillénaire et autochtone,contre la marginalisation drastique des intellectuels engagés par conviction sur cette voie âpre et de longue haleine, pour que soit réhabilitée une identité culturelle et historique jetée aux oubliettes.Inutile de s'étaler sur des exemples ou de citer des noms:en citer,c'est en oublier...
       Grâce donc à des intellectuels convaincus et engagés à leur risque et péril, est née une autre génération
d'hommes et de femmes pour que notre avenir se construise sur notre amazighité,notre africanité,notre méditérranéité.En un mot:sur notre réalité historico-culturelle.N'en déplaise aux hérauts de la sacrée unicité arabo-musulmane à laquelle ils s'escriment à soumettre l'entité algérienne,laquelle unicité demeure et demeurera un leurre .
       Ainsi l'idée géniale d'un long métrage est venue à Azeddine MEDDOUR.Une idée qui a bravé bien des embûches,bousculé bien des tabous,affronté toute une horde de détracteurs manifestes ou occultes(alors que le terrorisme intégriste faisait rage en Algérie) Tourner un film qui allait sortir complètement des sentiers battus et des idées apocryphes sérinées à l'envi  par les canaux officiels de la culture et de l'enseignement en Algérie.L'idée d'exhumer et de promouvoir notre Histoire et nos valeurs socio-culturelles a donc évolué en marge de ces canaux  qui,depuis l'Indépendance de notre pays,n'ont pas cessé de charrier des clichés falsifiés que l'on a superposés sans  état d'âme à l'authenticité foncièrement algérienne.
       Il est vrai qu'avant "La Montagne de Baya" de A. MEDDOUR,il y a eu l'adaptation par Abderrahmane BOUGUERMOUH ,solennellement saluée par la Kabylie, de la "Colline Oubliée"(premier roman d'expression française de  Mouloud MAMMERI.)Deux oeuvres cinématographiques qui se sont évertuées à scruter les tréfonds d'une vérité et  à nous rendre une image fidèle aux  dessous d'une Histoire ,d'une société,d'un peuple et d'une culture occultés,les nôtres,à la fois singuliers et pluriels.
       "La Montagne de Baya",oeuvre majeure du "cinéma algérien",a su fixer des valeurs intrinsèques,des mythes(valeurs symboliques)des repères indéniablement à nous depuis la nuit des temps.Une oeuvre murie par une vieille révolte refoulée par un peuple dépossédé de toute existence officielle ;mais qui n'a jamais oublié de revendiquer ses origines.Partisan invétéré d'une cause:la réhabilitation et l'épanouissement de la vraie culture de l'Algérie profonde,A. MEDDOUR a donc décidé de creuser dans notre passé,de longer les racines très profondément enfouies,strate sous strate dans leur terre nourricière: une réalité inconnue ou méconnue des nouvelles générations culturellement mutilées ,amoindries,aliénées par des programmes scolaires qui font encore fi de ce passé.Or,ne dit-on pas que l'avenir ne se construit que sur la connaissance et la fierté du passé?
     
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Publié dans Réflexions

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R
<br /> bonsoir<br /> jolis poêmes monsieur boualem<br /> <br /> <br />
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