poemes

Un jour ma muse Me reviendras-tu Aphone chenue et sans élan Deviendras-tu un reste de festin Ou une mouette sans océan Poseras-tu sur moi un regard éteint Me diras-tu qu'il a fait son temps Et de guerre lasse Baisseras-tu l'échine Pour revenir à Dieu...

Au fil d'une présence Se sont tissés d'inextricables fils Entre le silence et moi Deux solitudes se dévisagent Et s'engouffrent dans une rêverie Où ne résonnent que les tessons De souvenirs qui tombent brisés Se heurtant aux parois poreuses De la mémoire...

Poétesse invétérée Messagère véloce De tout hier évanoui Dans son nombril Ne cesse de susurrer L'effluent d'une source Nostalgique Echo tenace d'un vieux défi Soubresaut d'une essence atavique Qui de sa souche Encore humide Ejecte mille surgeons De perpétuité...

Quand tout sera fini Il restera un souvenir à peindre On entendra encore ici Mes monodies nocturnes Ruisseler sur ce bosquet de cèdres Et comme si Dieu m'avait puni Elles diront encore la solitude Des bardes réduits au silence Celle de tout talent rentré...

Il a des pinceaux et une pauvre guitare Un artiste au cœur de nacre Un coquillage né dans la mer Pour traîner sur la berge Noctuelle valsant autour du hasard Loin des cités vénales et versatiles Il a une plume Une pauvre cithare Et une syrinx de rossignol...

Ce qui le maintient en vie Peut être une illusion Et vogue la galère Depuis ses entrailles Remonte vers sa tête Comme une complainte de négrier S'allume la bougie des mots Toute la chaleur des profondeurs Insoupçonnées Et sur son visage La fatigue du...

Ma muse en gésine Elle enfante le vent Qui glapit Dans la forêt de mon âme Sans répit Ma muse féconde le ressac Qui s'ébat sur les rochers De ma pensée imbibée Où niche l'albatros estropié Sans répit Ma muse tend la sébile Aux portes du rêve Où ruisselle...

Sa vie ne sait plus vivre Entre ce sol d'airain Et ce ciel de cuivre Qui rabroue en vrac Ses prières acérées Qui retombent flasques Largué sur l'île déshumanisée Il rechigne à suivre les cours A l'école de la nausée Mais pour au moins végéter C'est tout...

Viens pauvre cœur endolori Ne sois pas songe-creux N'étais-tu pas bien placé en moi Toi qui ahanes de dépit Dans les escarpements De la confiance piégée Viens Que fais-tu par terre ulcéré On n'hésitera pas à te fouler au pied Oh que ta fratrie est virtuelle...

Une école est fermée Quelque part on érige une prison Une école est fermée "Croix sur tout" Quel titre prémonitoire Que celui d'une certaine toile Aux couleurs imbues Dont il me semble entendre encore La plainte déchiquetée Sur une colline D'une poésie...