Les pierres de la révolte

Publié le par Boualem Rabia



Dieu que de pierres sur l'asphalte
Révoltées ces pierres ointes de sang
Sang de jeunes innocents
Pierres précieuses
Plus précieuses que l'or et l'argent
De dépit la révolte se gonfle
Se gonfle puis éclate
Et de blanche qu'elle était
Elle est devenue écarlate
Au rythme de la tornade répressive
Mue par une intrigue de psychopathes
Algérie
Peut leur chaut le cap
Pris par ton esquif
Qu'ils mènent à la dérive
Dieu que de pierres jonchent les rues
Défigurées
Par la douleur la cendre et la suie
Insurgées ces pierres qui réclament justice
Quand elles se heurtent aux fusils
D'une vieille peur
Qui tire et tue
La peur a peur des jouvenceaux
Pierres gorgées de douleurs et de rancœur
Plus précieuses que l'agate et le rubis
Agate des astres éteints

Rubis du sang versé par tous les gavroches
Qui revendiquent leur Printemps
De la première
A la vingtième marche de l'échafaud
Dieu que de pierres lancées
Face à la horde armée
Par des preux à la fleur de l'âge
Qui n'avaient que ces pierres et le courage
Alors que de cœurs transpercés
Que de têtes fracassées
Mais tireurs acéphales
On ne dispute point le ciel aux oiseaux
En ce Printemps ténébreux
De l'Algérie en berne
Allez-y tireurs haineux
L'histoire vous ne pourrez l'assassiner
Quant à nous
Nous n'enterrons pas nos hommes
Nous plantons des oliviers
De chaque tombe que nous avons creusée
Il fusera un accru de LIBERTE

Publié dans Poèmes

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